Ne pas détourner le regard : L’Ombudsman de Montréal rend public son rapport concernant le phénomène complexe de l’itinérance autochtone et inuite dans le quartier Milton-Parc

 

L’Ombudsman de Montréal (OdM) rend public aujourd’hui son rapport concernant l’itinérance autochtone et inuite dans le quartier Milton-Parc. Intitulé Ne pas détourner le regard, il met en lumière une crise humanitaire au cœur de la métropole et contient cinq recommandations qui appellent les autorités et surtout la Ville de Montréal à l’action dans une perspective de bienveillance pour tous les citoyens et citoyennes.

Notre enquête

L’enquête de l’OdM fait suite aux plaintes d’un collectif de citoyennes et citoyens d’un quartier central de Montréal, près de l’avenue du Parc et de la rue Milton. Ils dénoncent la dégradation, l’insalubrité ainsi que la dangerosité de ce quartier où cohabite une communauté de personnes en situation d’itinérance d’origine autochtone et inuite. Les résidentes et résidents se plaignent de l’absence de prise en charge adéquate de ces problématiques par les autorités compétentes. 

Cette enquête a pour but de déterminer non seulement la légitimité des griefs des personnes plaignantes, et le cas échéant, de suggérer des redressements, mais aussi d’examiner la plus vaste question des responsabilités de la Ville de Montréal à l’égard des personnes autochtones et inuites concernées, en situation d’itinérance.

Conscient de la gravité de la situation, de la portée des compétences de la Ville de Montréal et des limites de sa propre juridiction, l’OdM a rapidement centré son travail sur trois aspects interdépendants : la sécurité, l’hébergement ainsi que la cohabitation sociale et l’accompagnement.

Dans le cadre de son enquête, l’OdM a interpellé près d’une vingtaine d’entités concernées par la situation. Parmi celles-ci, mentionnons l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, la commissaire aux relations avec les peuples autochtones, le commissaire aux personnes en situation d’itinérance, le Service de la diversité et de l’inclusion sociale, le poste de quartier 38, les deux Centres intégrés de santé et de services sociaux (CIUSSS) concernés par ce dossier et plusieurs organismes communautaires et autochtones.

5 recommandations

Au terme de cette enquête, l’OdM a émis 5 recommandations ayant trait à différents volets, tels que les ressources d’hébergement, le mode de financement des organismes communautaires, le développement d’une approche préventive face à l’itinérance et la participation des citoyennes et des citoyens. Pour plus de détails, consultez la section 6 du rapport (pages 27 et suivantes).

Signalement au Protecteur du citoyen

Devant le constat d’une implication inégale de certains partenaires du Réseau de la santé et des services sociaux, l’Ombudsman de Montréal a transmis ses préoccupations au Protecteur du citoyen qui a accepté d’ouvrir une enquête.

Conclusion

« Il importe de passer de la parole aux actes. Il est fondamental de ne pas gérer cette situation par de simples cases à cocher dans un plan. Il faut agir avec préméditation et s’assurer que les mesures planifiées produisent concrètement des résultats, que les entités de tous azimuts soient imputables des responsabilités qui leur incombent et que cette imputabilité ne soit pas mesurée par tâches isolées, mais plutôt par impacts décisifs sur le terrain.

Nous devons être en mesure de constater que la vie des citoyens et citoyennes en situation d’itinérance d’origine autochtone de Milton-Parc s’améliore. Parce qu’elles disposent d’un pôle culturel à leur arrivée du Nord. Parce qu’elles ont des soins et services engagés et adaptés si elles trébuchent. Parce qu’elles finissent par sortir de la spirale de l’itinérance et à se poser en un lieu d’habitation sécuritaire » conclut Me Mailloux.

L’OdM souhaite que le résultat de sa démarche jette un éclairage lucide, mais aussi humain, sur l’itinérance autochtone et, plus spécifiquement, inuite dans le secteur Milton-Parc à Montréal et espère surtout que celle-ci suscitera l’espoir nécessaire pour que les choses avancent parce qu’impérativement, elles le doivent.

Pour consulter le Rapport de l’OdM, cliquez ici.

Nadine Mailloux, Ombudsman de Montréal

 


Don’t Look the Other Way : The Ombudsman de Montréal releases a report on the complex issue of homelessness among Indigenous and Inuit persons in the Milton-Parc Area

 

The Ombudsman de Montréal (OdM) today released a report on homelessness among Indigenous and Inuit people in the Milton-Parc neighbourhood. Entitled Don’t look the other way, it reveals a humanitarian crisis in the heart of the city and makes five recommendations calling on the authorities and above all Ville de Montréal to take action with concrete gestures of benevolence for all citizens.

Investigation

The OdM’s investigation follows complaints from a group of citizens in a central Montréal neighbourhood near Parc Avenue and Milton Street. They deplored the degradation, unsanitary conditions and danger in this neighbourhood, where a community of homeless people of Indigenous and Inuit origin live. The residents complained that the authorities in charge are not adequately addressing these problems.

The purpose of this investigation is not only to ascertain the legitimacy of the complainants’ grievances and, where appropriate, to suggest remedies, but also to examine the broader issue of Ville de Montréal’s responsibilities with respect to homeless Indigenous and Inuit people concerned.

Given the seriousness of the situation, the scope of the Ville de Montréal’s powers and the limits of its own jurisdiction, the OdM quickly focused on three interconnected aspects: safety; emergency and transitional accommodation and housing; and social cohabitation and support. The investigation was approached from the perspective of understanding the challenges at stake, including the lack of consultation among the entities involved.

As part of its investigation, the OdM questioned nearly 20 entities concerned by the situation. These included the borough of Plateau Mont-Royal; the Commissioner of Indigenous affairs; the Commissioner for people experiencing homelessness; the Service de la diversité et de l’inclusion sociale (Diversity and Social Inclusion Department); local police station 38; the City of Montréal’s Assistant Director General for Quality of Life; the borough of Ville-Marie; the two Centres intégrés de santé et de services sociaux (CIUSSS) concerned by this issue, and several community and Indigenous People’s’ organizations.

5 recommandations

The OdM makes five recommendations on various aspects, such as housing resources, the funding of community organizations, the development of a preventive approach to homelessness, and citizen participation. For more details, see Section 6 of the report (pages 27 and following).

Conclusion

« It is imperative to walk the talk – that is, to put words into action » notes Me Mailloux. « It is essential not to manage this situation by simply ticking the boxes of a plan. We must act in a premeditated way and make sure that planned measures can produce concrete results, that all entities are accountable for the responsibilities that fall within their purview, and that that accountability is not measured in terms of isolated tasks but rather by their decisive impact in the field. In short, we must focus on comprehensive, strategic measures.

We must be able to observe that life for Indigenous homeless persons in Milton-Parc is improving. With the help of a cultural hub upon their arrival from the North. By having access to committed and appropriate care and services if they stumble. When they finally come out of the homelessness spiral and land in a safe dwelling place. »

The OdM hopes that the result of its work will shed a clear, but also human, light on homelessness among Indigenous and, more specifically, Inuit people in the Milton-Parc district of Montréal. Above all, it wishes the report to create the hope necessary for things to move forward, because they absolutely must.

To read the OdM’s Report, click here.

Nadine Mailloux, Ombudsman de Montréal