L’Ombudsman de Montréal commente
la réponse de l’administration municipale
et poursuit sa vigie
Faits saillants
- Dans l’ensemble, l’Ombudsman de Montréal (OdM) accueille positivement l’État d’avancement préparé par l’administration municipale à la suite de ses recommandations dans ce dossier.
- L’OdM constate de réels efforts au niveau de la concertation à l’interne et avec les partenaires : de nouvelles initiatives à cet égard sont prometteuses.
- Sur les cinq recommandations, deux sont sur la bonne voie d’être satisfaites (souplesse dans la réglementation d’urbanisme et participation citoyenne) et l’une est entièrement réalisée (financement des organismes à but non lucratif).
- À l’égard des deux recommandations portant respectivement sur les axes cruciaux de l’hébergement en itinérance et de la prévention, beaucoup de travail reste à faire : l’OdM recherche des résultats concrets et effectue des suivis trimestriels jusqu’à achèvement.
Montréal, le 14 décembre 2022 – L’Ombudsman de Montréal commente l’État d’avancement qu’il a reçu de l’administration municipale en novembre 2022 à la suite de son rapport Ne pas détourner le regard, rendu public le 4 mai dernier concernant l’itinérance autochtone dans le quartier Milton-Parc. De façon générale, l’Ombudsman de Montréal accueille positivement l’État d’avancement préparé par l’administration municipale à la suite de ses recommandations dans ce dossier.
Les recommandations de l’OdM, émises dans ce contexte, n’avaient pas uniquement pour objet les demandes des citoyennes et citoyens logés à l’origine de l’intervention. Elles visaient aussi à remédier aux lacunes dans le soutien et les services essentiels offerts aux membres des Premières Nations et Inuits en situation d’itinérance à Montréal, mises à jour par l’enquête. L’Ombudsman a récemment pris le pouls des acteurs importants de la communauté autochtone afin de mesurer l’évolution du travail entrepris depuis la sortie de son rapport en mai 2022.
En lien avec l’exhortation de l’OdM faite à toutes les parties prenantes et intersectorielles concernées, de mieux se concerter et d’être solidairement imputables de gains mesurables, la Ville de Montréal crée deux nouveaux comités décisionnels.
Me Mailloux espère que ces comités seront des catalyseurs dans l’accomplissement des recommandations qu’ils chapeautent.
« La réponse de la Ville de Montréal témoigne d’une volonté authentique et bien affirmée de respecter les recommandations énoncées dans le rapport. Nous comprenons que la mise en œuvre de nos recommandations est un travail évolutif qui ne se réalise pas du jour au lendemain. Cela dit, certaines actions tardent encore trop à se concrétiser » , souligne Me Mailloux, Ombudsman de Montréal.
Appel à des résultats concrets à brève échéance
Malheureusement la pérennisation d’une ressource d’urgence pour la communauté inuite au cœur de la recommandation en matière d’hébergement n’a pas été satisfaite en 2022 comme Me Mailloux le souhaitait. En effet, la reconduction de PAQ2 (Second shelter of Projets Autochtones du Québec ) après mars 2023 n’est toujours pas garantie, ce qui en soi est inquiétant.
En prévention, l’instauration du comité stratégique intergouvernemental sur l’itinérance inuite auquel participe la communauté inuite représentée par la Société Makivik est un progrès. Les actions exposées dans l’État d’avancement apparaissent toutefois vagues et abstraites.
Toujours sur ce volet prévention, l’OdM a recommandé, entre autres, à la Ville de Montréal de se positionner « comme partenaire actif dans le développement de services et d’un lieu de rassemblement communautaire et de diffusion culturelle à l’instar d’un centre multidisciplinaire pour et par la communauté inuite à Montréal ».
L’OdM appelle la Ville à circonscrire précisément sa contribution à l’établissement du centre multidisciplinaire inuit tant réclamé et attendu par les intervenantes et intervenants de la communauté autochtone. Cela, par exemple, en définissant un apport plus tangible et stimulant que ce qui est sur la table actuellement.
Le Réseau de la santé et des services sociaux détient des pouvoirs plus étendus que la Ville sur les ressources et les programmes en itinérance et joue un rôle aussi central que primordial dans leur conception et application, convient Me Mailloux. La Ville de Montréal, a pour sa part ici l’occasion d’être précurseur et un modèle dans ce domaine. Me Mailloux invite la Ville à assumer cette posture de leadership.
« Nous croyons que la Ville peut être un vecteur de changement et amener ses partenaires à sortir de l’inertie, que ce soit pour démarrer ou sécuriser une ressource d’hébergement ou un centre multiservice ou communautaire et culturelle. Ce n’est pas du luxe, c’est essentiel à l’amélioration de la qualité de vie de tous les citoyens et les citoyennes et plus spécifiquement ceux et celles appartenant à la communauté inuite », a déclaré Me Mailloux.
L’OdM fera un suivi trimestriel des engagements de la Ville
L’OdM annonce qu’il vérifiera les livrables rattachés à ses recommandations en cours de réalisation jusqu’à conclusion finale de chacune d’elles.
«Il est du devoir de notre bureau de mener ce suivi jusqu’à complétion, cela pour les citoyennes et citoyens logés qui nous ont accordé leur confiance dans notre approche globale, pragmatique et humaine en vue de régler les difficultés de cohabitation qu’ils éprouvaient au moment de la reddition du rapport et expérimentent encore à ce jour », conclut Me Mailloux.
Il est aussi dans l’intérêt commun que la Ville de Montréal maintienne le cap sur ces recommandations en accompagnant les Inuits sur son territoire afin de leur donner la chance et l’espoir d’embrasser, enfin dans la dignité, leur identité. Tout cela est indissociable d’un milieu de vie harmonieux et sécuritaire dans le giron de la métropole. La Ville doit persévérer dans ce champ d’action qui est le sien, le milieu urbain.
Renseignements : Pierre Tessier
514 233-1636