Une citoyenne s’est adressée à nous afin qu’une réglementation municipale soit adoptée sur tout le territoire de la Ville de Montréal ou, à tout le moins, dans l’arrondissement de Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, où elle habite, afin d’interdire les chiens Pitbulls. À défaut d’une telle interdiction, la citoyenne soumettait qu’il faudrait obliger tous les chiens Pitbulls à porter une muselière.

Son chien est décédé des suites de blessures causées par l’attaque d’un Pitbull. Elle considère donc que cette race de chiens représente un danger sérieux pour la sécurité publique.

Le contrôle des animaux est une compétence qui, en vertu des lois provinciales, relève de chaque arrondissement : chacun d’entre eux peut donc décider d’interdire, ou non, une ou des races de chiens, sur son territoire. Les règles peuvent donc être différentes, d’un arrondissement à l’autre. À Montréal, certains arrondissements interdisent les Pitbulls. L’Ombudsman de Montréal a donc initié une enquête approfondie pour évaluer s’il y avait lieu de Recommander à l’arrondissement d’adopter une réglementation plus sévère, sur cette question.

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal n’ont pas voulu se prononcer sur le danger que représente réellement cette race de chiens.

Nous avons évalué les statistiques de l’arrondissement de Villeray –Saint-Michel – Parc-Extension, relativement aux attaques de chiens sur son territoire, au cours des cinq années précédentes : le nombre d’attaques par des Pitbulls n’y était pas significatif comparativement au nombre d’attaques par des chiens d’autres races, durant la même période.

Par ailleurs, en 2006, la Ville de Montréal avait formé un comité de travail pour étudier la question des Pitbulls. La majorité des arrondissements de Montréal y ont participé et des experts en comportement animalier sont venus partager leur opinion sur la question. Aucun consensus n’a pu être dégagé quant à la nécessité d’interdire les chiens de race Pitbull, pour assurer la sécurité du public. Selon les intervenants entendus, ce serait davantage la façon dont un maître élève et traite son chien qui influence son comportement que la race du chien, en elle-même. Ils soulignent aussi que certains Pitbulls peuvent être dociles alors que des chiens d’autres races peuvent être dangereux.

Dans les circonstances, la décision de l’arrondissement de Villeray –Saint-Michel – Parc-Extension de ne pas interdire systématiquement les chiens Pitbulls, sur son territoire, ne peut être qualifiée de déraisonnable, injuste ou arbitraire.

Quant à l’idée d’imposer le port obligatoire de la muselière à tous les chiens Pitbulls, les opinions rapportées plus haut semblent indiquer que les chiens de toutes races sont susceptibles d’avoir un comportement répréhensible, à un moment ou à un autre : il semble donc difficile de justifier une telle obligation, à l’égard des Pitbulls, seulement.

Malgré toute notre sympathie pour la situation difficile vécue par la citoyenne, il fallait nous en tenir aux informations objectives recueillies et nous ne sommes donc pas intervenus dans le sens qu’elle aurait souhaité. Nous demeurons cependant ouverts à une reconsidération de nos conclusions, si de nouvelles études démontraient, de façon prépondérante, une dangerosité particulière et généralisée chez les Pitbulls.

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